Gaudin donne vie à la matière inerte. Saulnier se disperse. Izumi se lâche, empli de plaisir à faire. Le Troter discute. Poincheval se mue en poule couveuse. Des machines pleines d’amour s’échelonnent au travers des salles du Palais de Tokyo. Immense, ce Palais, au point de se dire que certains des artistes peinent à faire face à cette immensité. Le Palais devient un lieu qu’il s’agit d’aborder par le biais de l’errance où la lecture du feuillet laissant découvrir la démarche de l’artiste scande cette déambulation au hasard de l’enchainement des salles. Ambiance nocturne toujours aussi apaisante emplie de visiteurs éparses, dubitatifs, sachants, ignorants, les visites se font au pas de course ou se font plus studieuses, observatrices, chacun adapte sa déambulation. D’ailleurs est il vraiment question de comprendre ? Sentir, ressentir, se projeter soi-même dans une démarche intrinsèquement obscure ou rendue volontairement obscure par celui ou celle qui produit, embué dans sa démarche éclairée ou brumeuse. La profondeur en est très variable. Il ne le dira pas. L’osmose est régulièrement difficile. L’évidence apparait parfois, au hasard de moments furtifs où sa propre expérience induit soudainement une capacité à se projeter. A déambuler donc, au hasard et sans idée préconçue. Sans se perdre.