Un vent de liberté souffle dans les photographies de Moriyama. Le vent d’un « jusqu’au bout » au point de récupérer des négatifs au fond des poubelles du laboratoire, d’en faire une série et d’arrêter de photographier pour un temps, dans l’attente d’autre chose. Des cadrages en mouvement qui s’attachent au quotidien de l’invisible en parvenant à produire un discours graphique au-delà de la photographie, une démarche en mouvement perpétuel en lien récurrent avec le monde artistique au point qu’il arrive à faire autre chose que de la seule photographie, des images qui s’attachent à dénoncer la course folle d’un Japon bétonné dans ces années 60 qui n’ont pas le temps d’attendre, Moriyama va loin. Interdiction absolue de ne pas aller voir cette exposition.